Introduction :
Nous avons eu envie de parler des questions d’énergie qui se posent de manière un peu différente dans les territoires dits d’outre-mer qu’en Hexagone, puisque l’énergie nucléaire n’y est pas acheminée et ne peut pas être présentée comme la solution. Ces espaces ne sont pas reliés au réseau, notamment nucléaire. On est dans des contextes où la production d’électricité dépend encore largement de l’énergie fossile, où on a des centrales à fioul qui fonctionnent. Donc pour nos dirigeants c’est l’occasion de passer directement à des énergies renouvelables sans passer par la case nucléaire. Les outre-mer apparaissent comme le laboratoire idéal de la prétendue « croissance verte ».
Justement, le contexte c’est qu’une loi a été votée il y deux ans, en 2021 pour l’ensemble du territoire français : la Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte qui inscrit l’autonomie énergétique comme l’objectif à atteindre en 2030 dans les régions ultramarines. Cet objectif impose une croissance rapide des énergies renouvelables dans la consommation énergétique. Les dernières études menées par l’ADEME, dont les résultats ont été présentés lors des Journées économiques des Outre-Mer (11, 12 ,13 octobre 2022 à l’AFD, Paris), affirment que l’autonomie énergétique est possible dans l’ensemble des territoires ultramarins.
Selon l’ADEME, ces territoires présentent tous un potentiel suffisant en énergies renouvelables (solaire, géothermique, éolien, etc.). Une telle transition suppose des changements dans la production électrique (reconversion des centrales au fioul, développement des centrales solaires, etc.) Elle exige aussi une transformation des pratiques et les modes de consommation (économies d’énergie) ; mais dans beaucoup de territoires ultramarins on est encore dans des situations où l’électricité manque, on a des pannes régulières, le réseau est défectueux…
Cela pose aussi la question de l’usage du foncier, car ce sont des énergies qui demandent beaucoup d’espace.
Voir la conférence de l’ADEME : 01 :56 :23 Présentation de Stéphane BISCAGLIA, conseiller expert au service Réseaux et énergies renouvelables, ADEME et de Frédéric GUILLOT, directeur régional Océan Indien, ADEME – Transition et autonomie énergétique, des leviers de développement pour les territoires insulaires
Nous avons abordé ces questions soulevées par la production d’énergie dans la manière dont elle est mise en œuvre concrètement, en tenant compte des enjeux propres à chaque territoire. Le fait de passer au renouvelable n’est pas une solution magique et pose aussi de nombreuses questions, comme toutes les sources d’énergie : comment sont produits les matériaux nécessaires à la transition ? Et parce que les énergies renouvelables sont en surface, quelles terres choisit-on d’y allouer ?
Nous deux intervenants nous ont parlé des deux bouts de la chaine de la production d’énergie solaire :
- David Maenda Kithoko (association Génération Lumières), qui interviendra sur la production des panneaux solaires à partir du cas de la République Démocratique du Congo.
- Et Benoît Hurtrez, (association de Prospérité), sur la lutte contre un projet de centrale électrique à panneaux solaires en Guyane.
Pour télécharger les notes prises durant la séance: