Offre de 2 postdoctorats en sciences sociales sur les rapports entre cancers de la prostate et chlordécone aux Antilles.

L’équipe SHS du Consortium de recherche sur le lien entre exposition à la chlordécone et cancer de la prostate dans le contexte des Antilles, financé par l’Institut National du Cancer (INCA), recrute deux postdoctorant·e·s à compter du 1er novembre 2022 pour une durée de 18 mois chacun.

Date limite de candidature le 21 juin 2022.

Contexte général du projet

Suite à l’appel à candidatures d’un projet de recherche interdisciplinaire sur les liens entre exposition à la chlordécone et cancer de la prostate dans le contexte des Antilles, un Consortium de recherche composé de 5 membres fut créé en 2021, pour une durée de 5ans : Sara Angeli Aguiton (sociologie, CNRS), Malcom Ferdinand (science politique, CNRS), Gaëlle Fromont-Hankard (uropathologie, Université de Tours), Clarisse Joachim (santé publique, Université des Antilles & CHU Martinique), Florence Ménégaux (épidémiologie, INSERM) (https://www.e-cancer.fr/Institut-national-du-cancer/Appels-a-projets/Appels-a-projets-resultats/CHLOR-2020). Prévu pour 5ans, le projet est organisé en 4 groupes des travail (WP) qui travailleront respectivement sur les données d’exposition et de mortalité préexistantes à partir des registres de cancers (WP1 – Joachim), une nouvelle étude épidémiologique cas-témoin en Martinique (WP2 – Ménégaux), une enquête en sciences sociales (WP3 – Aguiton et Ferdinand) et la conduite d’études précliniques sur la distribution du chlordécone dans le corps humain (WP4 – Fromont).

Les deux postdoctorant·e·s intégreront l’équipe de SHS du Consortium au sein du WP3. L’équipe de recherche dédiée aux SHS enquêtera sur les effets sociaux et politiques de la contamination des Antilles par les pesticides à travers deux axes principaux : 1. une étude de la vie quotidienne dans un environnement contaminé (sphères privée et professionnelle) et de l’expérience de ses modes de gouvernement dans plusieurs villes  de Guadeloupe et de Martinique ; 2. une étude de différentes dimensions des problèmes de santé environnementale liés à l’exposition aux pesticides autour de trois enquêtes portant sur : des mobilisations locales recourant à des démarches d’épidémiologie populaire, l’expérience du cancer de la prostate chez des personnes récemment diagnostiquées, et les formes de visibilité et d’invisibilité des risques pour la santé gynécologique et reproductive.

Profil et tâches du ou de la postdoctorant·e de l’ axe 1.

Profil : Spécialisation en sciences sociales de l’environnement (anthropologie, sociologie, science politique), STS, humanités environnementales, méthodes qualitatives ; permis de conduire ; connaissance du créole (martiniquais/guadeloupéen) appréciée ; expérience de l’enquête de terrain ; maîtrise de l’anglais à l’oral et à l’écrit ; capacité de travail en équipe et intégration dans un projet interdisciplinaire sciences sociales-sciences de la santé ; participation à l’animation du programme de recherche ; disponibilités pour une présence continue sur le terrain (1 à 3 mois).

Tâches :  Le ou la postdoctorant·e aura la charge de réaliser des observations et des entretiens auprès de différents segments des populations martiniquaises et guadeloupéennes au sujet des expériences d’un milieu de vie contaminé par plusieurs pesticides dont la chlordécone, recueillant tant les discours des acteur·rice·s que les pratiques adoptées face à la contamination. Il sera aussi question d’étudier les différentes mobilisations collectives en cours aux Antilles ainsi que les réponses ou absences de réponses des services de l’État concernant la prévention des risques à travers les différents plans nationaux interministériels (Plan chlordécone) et programmes locaux mis en place (JAFA, TITIRI).

Le ou la postdoctorant·e devra participer aux moments de travail collectif dédiés au projet, rédiger des notes de synthèse sur l’avancement de l’enquête, proposer des analyses des données récoltées, contribuer à la rédaction de rapports d’étape et d’articles scientifiques, en français ou en anglais.

Profil et tâches du ou de la postdoctorant·e de l’axe 2.

Profil: Anthropologie, sociologie, science politique, STS avec une spécialisation sur les questions de santé environnementale ; méthodes qualitatives ; connaissance des enjeux de santé reproductive et/ou des études de genre appréciée ; permis de conduire ; connaissance du créole (martiniquais/guadeloupéen) appréciée ; expérience de l’enquête de terrain ; maîtrise de l’anglais à l’oral et à l’écrit ; capacité de travail en équipe et intégration dans un projet interdisciplinaire sciences sociales-sciences de la santé ; participation à l’animation du programme de recherche ; disponibilités pour une présence continue sur le terrain (1 à 3 mois).

Tâches : Le·a postdoctorant·e aura la charge de conduire une enquête de terrain sur une mobilisation déployant les répertoires de l’épidémiologie populaire en Martinique et en Guadeloupe. Il s’agira d’étudier : les modalités de production de connaissances, les mobilisations pour la reconnaissance des maladies professionnelles et de l’exposition de riverain·e·s, les alliances avec d’autres mouvements sociaux, associations, et les interactions avec les institutions et dispositifs publics dans un contexte de reconnaissance récente du cancer de la prostate comme maladie professionnelle.

Si le temps disponible pour l’enquête de terrain le permet, une enquête complémentaire sera initiée sur les mécanismes d’invisibilité et les efforts visant la reconnaissance médicale et institutionnelle de l’effet de l’exposition environnementale sur des problèmes de santé des femmes (gynécologie, santé reproductive, pathologies de la grossesse, etc.). Il s’agira de rendre compte de l’existence (ou non) de pratiques préventives ou curatives chez les personnes concernées, de cartographier les espaces et professionnel·le·s de santé investi·e·s sur ces questions, de documenter des mobilisations discrètes en faveur de la prévention et la prise en charge de ces problèmes de santé à l’ombre du cancer de la prostate. Bien qu’il n’en soit pas le point d’entrée, le rôle des institutions, des administrations et des politiques publiques de santé sera central dans l’enquête.

Le ou la postdoctorant·e devra participer aux moments de travail collectif dédiés au projet, rédiger des notes de synthèse sur l’avancement de l’enquête et proposer des analyses des données récoltées, contribuer à la rédaction de rapports d’étape et d’articles scientifiques, en français ou en anglais.

Modalités de recrutement

Les candidatures seront constituées d’un CV, d’une courte lettre de motivation (2 pages maximum) et d’une publication et doivent être faites sur le portail emploi du CNRS : https://emploi.cnrs.fr/Offres/CDD/UMR7170-MALFER-001/Default.aspx . Nous invitons également les candidat·e·s à transmettre ces mêmes pièces à Sara Angeli Aguiton (sara.aguiton@ehess.fr) et Malcom Ferdinand (malcom.ferdinand@gmail.com). L’échéance pour candidater est le 21 juin 2022.

Les candidat·e·s présélectionné·e·s seront informés le 24 juin, pour participer à des auditions le 29 juin selon des modalités qui seront précisées par la suite.

La prise de poste pour les deux postdoctorant·e·s est prévue le 1er novembre 2022. (La date limite pour la soutenance de thèse est le 30 septembre 2022). Le salaire brut est au minimum de 2743€/mois (revu à la hausse selon l’expérience des candidat·e·s). La personne recrutée aura accès à un bureau et à un ordinateur dans les locaux de l’IRISSO (Université Paris Dauphine). Un espace de bureau sera également disponible en Martinique et en Guadeloupe au sein des institutions partenaires du Consortium. Si la personne recrutée réside en France hexagonale, il est attendu une présence sur le lieu de travail d’au moins une journée par semaine pour faciliter le travail en équipe. Si elle réside aux Antilles, d’autres aménagements seront trouvés pour organiser le travail collectif.

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