Martinique
Le 16 janvier, le collectif Lyannaj Pou Dépolyé Matinik s’est réuni pour prendre position sur le plan « Chlordécone 4 ». Il estime que l’enveloppe proposée par le gouvernement est « largement insuffisante », et prévoit l’ouverture d’un « procès international citoyen » conjoint avec la Guadeloupe d’ici juillet prochain.
À la fin d’une audience le 20 janvier 2021, les juges d’instruction de Paris ont laissé entendre qu’il y avait de fortes probabilités pour que la plainte contre la pollution au chlordéconne aux Antilles se solde par un non-lieu, à cause de la disparition de pièces du dossier et du délai de prescription des faits. Le 21, Alfred Marie-Jeanne, président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, a adressé un courrier au chef de l’État (le président du Conseil Régional de Guadeloupe en copie), demandant « vérité et justice » dans cette affaire. Les associations concernées envisagent de porter plainte au niveau européen si le procès français n’aboutit pas.
Les associations de victimes remarquent que la commission d’enquête parlementaire sur le chlordécone n’a pas auditionné les industriels qui vendaient ce produit dans les années 1970, à commencer par Bernard Hayot et Eric de Lucy et que les documents qui lui ont été remis par le ministère de l’Agriculture ne seront pas rendus publics avant 2044, date à laquelle ces industriels seront certainement décédés.
Le 23 janvier, une manifestation organisée par Lyannaj au Morne Rouge a rassemblé une dizaine d’associations derrière le mot d’ordre de « refusons le déni de justice »
Ces inquiétudes ont été relayées lors des questions d’actualité du Sénat au gouvernement le 10 février par la socialiste Victoire Jasmin. En l’absence du ministre de la Justice, le ministre de la Santé Olivier Véran a répondu en invoquant l’indépendance du judiciaire.
Une pétition en ligne contre la prescription des faits de pollution a réuni plus de 44000 signatures
https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/prescription-crime-chlordecone/124508
Nouvelle Calédonie
Le mouvement indépendantiste poursuit sa stratégie de manifestations, blocages et sabotages de l’usine de nickel de Goro.
Le 26 janvier, le gouvernement de Nouvelle Calédonie a rejeté le projet de la SLN de dérogation à l’interdiction de l’export de nickel brut, à une voix près. Les communiqués des organisations parties sont compilées ici :
Le 2 février, le gouvernement chute suite à la démission des indépendantistes. Selon les accords de Nouméa, le Congrès est alors appelé à élire un nouveau gouvernement sous quinze jours.
Guyane
Le gouvernement français a fait appel de la décision du tribunal administratif cassant le rejet du projet Montagne d’or. La procédure prendra au moins deux ans.